Hydrogène blanc : la France se prépare…
L’hydrogène est considéré aujourd’hui comme un élément crucial de la transition énergétique. Il ne rejette pas de CO2 quand il est utilisé et à ce titre peut contribuer à décarboner bon nombre de domaines… Dans le transport, l’H2 pourrait ainsi se substituer à l’essence et au diesel. Dans l’énergie, l’H2 pourrait jouer le rôle de batterie en étant produit quand les énergies renouvelables sont efficaces et en étant brûlé quand ces énergies vertes ne permettent pas de satisfaire les besoins. Alors que la transition énergétique couterait 40 000 milliards d’euros (jusqu’en 2050) aux pays de l’UE d’après une étude de l’institut Rousseau, la France pourrait bien bénéficier d’un coup de pouce de la nature : de l’hydrogène naturel dans ses sols. Le MaGAZine vous explique tout.
Qu’est-ce que l’Hydrogène blanc ?
L’hydrogène est une histoire de couleurs. Si, aujourd’hui, l’essentiel de l’H2 disponible sur les marchés est produit à base de gaz naturel transformé en carbone et dihydrogène par reformage (l’hydrogène bleu), l’avenir tournera essentiellement autour d’hydrogène décarboné, produit à partir d’électrolyse de l’eau reposant sur l’utilisation d’énergies renouvelables (hydrogène vert).
La France pourrait, quant à elle, bénéficier d’un autre type d’Hydrogène réputé rare : l'hydrogène blanc. Bien que “fossile” par nature, cet hydrogène n’en demeure pas moins décarboné. Quant à son caractère “renouvelable”, les scientifiques se posent encore la question, mais les sons de cloches les plus optimistes considèrent que de telles poches d’H2 blancs seraient susceptibles de se reconstituer naturellement dans des délais très courts (de l’ordre de quelques années).
Sa reconstitution naturelle reposerait sur des sols bien particuliers entrainant soit une oxydoréduction impactant les métaux ferreux présents dans le sol ou encore en présence de plutonium ou d’uranium, du fait des rayonnements ionisants.
Quel est le potentiel de l’H2 blanc en France ?
Aujourd’hui, la seule source d’H2 natif exploitée dans le monde se trouve au Mali. Mais l’Hexagone dispose déjà de quelques pistes à explorer un peu partout sur le territoire : dans le Cotentin, dans la Drôme, les Pyrénées ou encore en Côte-d'Or. Mais aucun d’entre eux ne parvient à surpasser le potentiel estimé du gisement découvert à l’Est de Lorraine, dans le bassin minier. Nous parlons là de la découverte du plus gros gisement d’H2 blanc au monde.
En décembre dernier et pour la première fois, la France a accordé à deux entreprises le droit de mener des opérations d’exploration pour de l’H2 blanc. L’exploration aura lieu dans les Pyrénées Atlantique et c’est la société TBH 2 Aquitaine qui aura la lourde responsabilité de tracer la première ligne. D’autres demandes de permis d’exploration ont été déposées et attendent un retour des autorités.
Quel impact l’H2 blanc pourrait avoir sur la transition énergétique en France et dans l’union européenne ?
L’H2 blanc est décarboné par nature. S'il est suffisamment concentré, son prix pourrait être extrêmement bas et permettre à l’industrie Française de disposer d’une énergie décarbonée et locale sur laquelle se reposer en attendant de disposer des infrastructures nécessaires à la production d’H2 vert.
De l’H2 blanc en grande quantité serait un accélérateur puissant de la transition énergétique, puisqu’il permettrait de décarboner tout de suite tout en permettant de faire entrer des liquidités nécessaires aux investissements de la transition énergétique. Enfin, le développement industriel qui pourrait en découler serait également une très bonne nouvelle pour une Europe en proie aux doutes après une crise énergétique et la destruction industrielle qui en a découlé.