Prix du gaz : tout savoir de A à Z

Sommaire

Le prix du gaz naturel en Europe varie en fonction d’un certain nombre de paramètres. Au-delà de l’offre et de la demande, de nombreux éléments peuvent influer sur ce montant. Décryptage.

De l’extraction au PEG

Après extraction du gaz, la partie achat/vente est discutée au PEG ou point d’échange gaz. Il s’agit d’un point purement virtuel du réseau de transport, où fournisseurs de gaz et gestionnaires de réseaux négocient plus précisément le prix du MW.

Depuis la fermeture du PEG nord en 2018, il ne reste plus qu’une zone tarifaire en France (TRF) et deux zones d’équilibrage, à savoir Terega dans le sud-ouest, et GRTgaz pour tout le reste du pays.

L'indexation du prix du gaz naturel : l’influence de l’offre et de la demande

Lorsqu’on parle de prix du gaz naturel, on fait référence au prix de la molécule uniquement. Néanmoins, l’indexation du prix du gaz naturel est totalement tributaire de l’offre et de la demande. Mais quels autres éléments définissent ce montant ? On a choisi de vous en présenter sept, les voici.

L’approvisionnement via gazoducs

En France, le principal mode de transport du gaz naturel est le gazoduc : en 2020, 57 % a été acheminé par ces infrastructures. Les approvisionnements en gazoducs présentent un avantage majeur, ils amènent un flux de gaz naturel constant et prévisible (99,9 % du temps).

En contrepartie, en cas de dysfonctionnement, cet approvisionnement impacte le prix du gaz naturel (par exemple, défaillance de la maintenance des tuyaux).

Le niveau des stocks et les aléas de l’anticipation

Le stockage du gaz joue aussi un rôle fondamental dans la définition du prix du gaz. Et pour cause, les gestionnaires de réseau ont la possibilité d’entreposer environ ⅓ de nos consommations annuelles en prévision de l’hiver suivant. Durant cette phase de remplissage, la demande est très importante, ce qui peut entraîner une augmentation des prix.

En parallèle, les conditions météorologiques peuvent impacter la demande dans d’autres pays, et donc la disponibilité du GNL dans l’hexagone. Résultat : l’offre est réduite et le prix de gaz est tiré vers le haut.

L’approvisionnement en GNL : la concurrence des pays hors Europe

Pour faciliter le transport à bord des méthaniers, le gaz est liquéfié puis gazéifié sur les terminaux méthaniers. On parle d’approvisionnement en GNL : cette alternative représente 43 % des importations de gaz en France pour l’année 2020. À noter que l’Hexagone compte quatre terminaux méthaniers. Ils sont basés à :

  • Fos-sur-Mer pour deux d’entre eux,
  • Montoir-de-Bretagne,
  • Loon-Plage.

Ce GNL étant transporté par des méthaniers, il peut avoir un impact sur l’approvisionnement et sur le prix du gaz. Pour comprendre ce mécanisme, il faut se référer à deux indicateurs de référence :

  • le TTF (Title Transfer Facility) du marché européen,
  • le JKM (Japan Korea Marker) du marché asiatique.

Autre particularité : les méthaniers privilégient les destinations les plus rentables. Ainsi, lorsque les deux continents cherchent à acheter du GNL en quantité, ce qui provoque l’augmentation des prix.

Des températures qui soufflent le chaud et le froid

La météo est l’un des facteurs les plus imprévisibles qui contribuent à la hausse du prix du gaz. Mais comment et pourquoi le prix du gaz est-il corrélé à la température extérieure ? Le principe est relativement simple :

  • Une baisse des températures entraîne une augmentation de la demande et donc des cours. En cas de grand froid, la demande peut dépasser l’offre, pouvant ainsi provoquer une tension du marché et augmenter les prix.
  • Une forte hausse des températures conduit à l’utilisation intensive des climatiseurs, impactant à la hausse la demande électrique… et en gaz naturel.

Les prévisions météo à moyen terme ne sont pas toujours fiables. Par conséquent, la capacité d’anticipation de l’offre et de la demande est limitée.

Quand le prix du gaz en Europe influe sur le taux de change euro/dollar

Le taux de change euro/dollar a, lui aussi, un rôle à jouer dans l’évolution du prix du gaz naturel. Pour cause, le marché européen achète le pétrole et le charbon en dollars, alors que le gaz naturel s’achète en euros.

Côté producteurs d’électricité, l’achat du charbon ou du gaz naturel dépend entièrement de leur prix. Ainsi, lorsque l’euro recule face au dollar – c’est-à-dire quand le taux de change est désavantageux –, il devient plus onéreux de se fournir en charbon. Les producteurs d’énergie qui en ont la capacité privilégieront le gaz naturel au charbon, impactant la demande et participant à l’inflation du prix du gaz.

L’influence du charbon et du CO2

Le charbon est l’énergie la plus polluante en matière d’émissions de CO2, deux fois plus que le gaz naturel. Ainsi, si le prix de la tonne de CO2augmente, le coût d'utilisation du charbon suit. Cela a tendance à favoriser l'allumage de centrales à gaz et à tirer les prix du gaz vers le haut.

Le pétrole et l’indice Brent

Le prix du gaz naturel est influencé par celui du pétrole. Mais pourquoi est-il parfois indexé sur ce dernier ? Cela remonte aux années 1960, date où le gaz naturel était encore considéré comme un sous produit du pétrole et où l’objectif était de rendre son prix attractif et compétitif. Pour ce faire, il a fallu s’appuyer sur un autre marché existant liquide : le pétrole.

Durant de longues années, le cours du gaz naturel a été indexé sur le Brent. Aujourd’hui, le marché du gaz naturel étant mature, on ne parle plus de corrélation gaz naturel/Brent, mais plutôt d’une influence… parmi d’autres !

Une formule pour le prix du gaz ?

Les prix du gaz naturel qui nous parviennent sont basés sur les marchés. Il s’agit des moyennes des transactions sur une période donnée. Toutefois, il est possible de se risquer à une modélisation du prix du gaz via une formule. Cette dernière comprend plusieurs paramètres :

  • la température, donnée la plus importante au vu de son influence sur la demande ;
  • le Brent (cours du pétrole) ;
  • le charbon, souvent mis en concurrence avec le gaz naturel dans la définition du mix électrique ;
  • le prix de la tonne de CO2 (sur le marché des ETS), qui a un impact direct sur le coût d’utilisation du charbon ;
  • la concentration du marché (fournisseurs de molécule d’un côté, et nombre d’acheteurs et intermédiaires potentiels de l’autre) ;
  • l’indice d’activité industrielle ;
  • le stockage et la sécurité d’approvisionnement – qui protège les prix en hiver ;
  • la production électrique éolienne – car l’absence de vent affaiblit la production d’électricité et augmente la demande d’énergie grise ;
  • les grandes tendances de consommation de gaz naturel ;
  • les incidents ponctuels, comme par exemple des travaux de maintenance spontanés sur les gazoducs ;
  • la découverte de nouveaux gisements.

L’actualité et le prix du gaz 

L’évolution du prix du gaz est influencée par de nombreux événements :

  • l’explosion du terminal gazier de Baumgarten (décembre 2017),
  • la coupure de gaz en Ukraine initiée par la Russie (mars 2018),
  • le début de la pandémie de COVID-19 (mars 2020).

Pour savoir pourquoi le prix du gaz augmente et dans quelle mesure, rendez-vous sur notre article consacré à l’évolution du prix du gaz.

Le rapport entre transition énergétique et évolution du prix du gaz

Aujourd’hui, l’utilisation du pétrole et du charbon est néfaste pour l’environnement. Ainsi, le gaz naturel se positionne comme une solution en Europe, une aide à la transition énergétique. On parle délibérément d’énergie vertueuse, car il s’agit toujours d’une énergie polluante, bien que relativement moins impactante que ses pairs.

Conséquence : la demande en gaz naturel augmente, et hisse les prix vers le haut.

 

Si le prix du gaz en Europe fluctue en fonction des événements, sa maîtrise peut reposer sur les clients du gaz en bout de chaîne. En effet, une consommation raisonnée et responsable permettrait d’influencer ces oscillations parfois conséquentes pour le budget des particuliers, des producteurs et des industriels. Envie d’en savoir plus ?