Marché du gaz : l’analyse technique de mai 2015
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Le marché du gaz en mai 2015
Après un mois d’avril plutôt baissier, les prix du gaz naturel sont repartis à la hausse au mois de mai.
Les plus fortes hausses du mois ont eu lieu sur les quinze premiers jours (malgré la petite rechute observée en fin de première semaine). Les prix ont été affectés par des maintenances sur les infrastructures norvégiennes ainsi que sur un champ de production : deux phénomènes qui ont impacté les livraisons sur le marché français. Toujours d’un point de vue technique, le réseau français a été touché par de plus amples restrictions de capacité entre le PEG Nord et le TRS, ce qui, associé à de faibles injections de gaz naturel liquéfié dans le Sud, a causé une forte augmentation du TRS. Résultat, le TRS a accentué sa position au-dessus du PEG Nord pour établir un écart de près de 90 centimes d'euros mi-mai. La météo a elle aussi contribué à la hausse des prix durant les premières semaines de mai. En effet, la baisse des températures observée au cours de la deuxième semaine a entraîné une hausse de la consommation, et donc de la demande, ce qui a contribué à tirer les prix vers le haut.
Faible évolution des prix sur les deux dernières semaines du mois, et ce malgré une certaine volatilité observée sur le marché du gaz naturel français. Une volatilité qui a été le fruit d’une alternance de facteurs haussiers et baissiers comme :
- drivers d’une baisse des prix : des températures plus douces que les prévisions, des restrictions de flux frontaliers réduites aux frontières du pays, une situation de surabondance générale en approvisionnement sur le marché européen et la justice hollandaise qui décide de ne pas réduire la capacité de production du champ de Groningue (Pays-Bas) ;
- drivers d’une hausse des prix : des travaux de maintenance non prévus en Norvège et des restrictions de capacité aux frontières françaises.
Enfin, la réduction des restrictions de capacité PEG Nord/TRS a eu pour conséquence la réduction du spread entre ces deux zones d'équilibrage. L’arrivée de l’été devrait s’accompagner d’une baisse des prix du gaz naturel sur le marché français… sauf si des éléments techniques et de gestion des infrastructures viennent perturber l’offre.
Certains drivers du prix du gaz
Le prix du pétrole
Un mois en dents de scie pour le baril de Brent. L’évolution de son prix alterne les phases de croissance et de décroissance et finit le mois à $62,9, accusant ainsi une perte de 5,4 % sur la période.
Sensible au climat géopolitique des pays producteurs et à certains phénomènes climatiques (comme la saison des ouragans aux États-Unis), le prix du pétrole n’a cessé de fluctuer en mai. Les différentes phases de hausse des prix ont été le résultat de tensions au Moyen-Orient, au Yémen avec la reprise des frappes aériennes par la coalition arabe, mais aussi en Irak avec le développement de l'État islamique.
Ces phases de hausse des prix ont alterné avec des périodes baissières, résultat d’une demande insuffisante pour la production du Moyen-Orient, de l’Afrique de l'Ouest et de la Mer du Nord, en début de mois par exemple. La hausse de la production de l'Arabie Saoudite, qui a atteint des niveaux records, et la réduction des stocks US plus forte que celle anticipée, ont elles aussi impacté le prix du Brent à la baisse.
D’autres facteurs macro-économiques sont venus perturber la demande de Brent en fin de mois, comme le renforcement du dollar. Néanmoins, des chiffres confirmant la bonne santé économique de la Chine sont venus impacter à la hausse le prix du baril.
Le taux de change EUR/USD
Des indicateurs américains indiquant une performance moins importante que prévu de l'économie américaine ont permis à l'euro de se renforcer face au dollar sur les premières semaines de mai. De plus, l'amélioration de la situation économique en Europe et le début d'une sortie de crise pour la Grèce ont participé au renforcement de la monnaie européenne.
La deuxième semaine de mai a été marquée par de mauvais chiffres pour l'économie américaine, notamment en ce qui concerne la production industrielle et le moral des ménages. Ces chiffres ont laissé présager une croissance américaine moins importante que prévu, ce qui a encore affaibli le dollar et permis à l'euro d’enchaîner 5 séances consécutives de hausse face au dollar.
Cette tendance haussière de l’euro, observée sur les deux premières semaines de mai, s’est ensuite inversée. La monnaie européenne a fortement chuté du fait de la situation de la dette grecque. À cela s’est ajouté un moral en berne du côté des industriels allemands. Ces chiffres sèment le doute sur l'économie européenne et ont donc logiquement abouti à un affaiblissement face au dollar.
Les températures
Malgré quelques pics de chaleur sur les dix premiers jours du mois, les températures sont restées relativement en dessous des normales de saison en mai.
Début juin marque officiellement l’arrivée de la période estivale et sera marqué par une alternance d’orages et de beau temps. Les orages devraient s’imposer un peu plus la deuxième semaine… sur l’ensemble du pays ! Rien de mieux pour rafraîchir un peu l’atmosphère avant le retour des températures estivales.