Des bactéries modifiées pour capter plus de CO2.

Des chercheurs de l’institut Max Planck en Allemagne pourraient bien avoir ouvert la voie à une nouvelle façon de capter du CO2 en misant sur une approche biologique du problème. Certaines bactéries captent du CO2 naturellement. Et si elles pouvaient continuer de le faire, mais 10 fois plus efficacement ? Regardons cela de plus près.

Les bactéries sont essentielles à la captation de CO2 sur terre

Les forêts captent à elles seules près de 16 gigatonnes de CO2 par an, ce qui correspond à 3 fois les émissions liées à l’activité humaine chaque année. Mais les forêts ne sont qu’une infime fraction de l’activité biologique sur terre et de sa capacité à séquestrer du carbone.

Si on élargit à l’ensemble des formes de vies capables de capter du carbone, on parvient à un chiffre bien plus élevé : 380 gigatonnes par an. (source : Nature). Il ne faut donc pas ignorer ce qu’on ne voit pas et les bactéries ont un rôle fondamental à jouer dans ce processus.

Le cycle THETA pour booster la captation de CO2 par les bactéries.

Tout au long de l’évolution, des méthodes de captation de carbone ont été affinées par ces micro-organismes, mais selon les scientifiques de l’institut Max Planck, leur rendement pourrait encore être amélioré… Et pas qu’un peu !

En misant sur la progression des connaissances en microbiologie, ces chercheurs ont théorisé des dizaines de façons de capter du carbone que la nature n’avait pas envisagées.

C’est ainsi qu’ils se sont lancés dans l’entreprise ambitieuse de mettre à l’épreuve leur théorie en implémentant dans une bactérie bien connue (E.Coli) la capacité de capter du carbone sans que cela n’affecte les autres organismes, ou même sans que cela n’impacte les capacités normales de l’hôte.

Le cycle THETA, théorisé par les chercheurs, a été mis en application dans la bactérie in vitro et comprend l’ensemble des étapes chimiques qui permettent d’aboutir à une fixation du CO2 et à sa transformation en d’autres éléments potentiellement utiles.

Si des avancées telles que celles-ci ouvrent des possibilités intéressantes en matière de captation carbone, rien ne garantit qu’elles aboutiront à des applications industrielles qui pourraient avoir un impact réel sur le réchauffement climatique. En revanche, une combinaison de solutions éprouvées peut avoir un impact positif, que ce soit pour réduire les émissions de CO2 ou pour en capter davantage : l’isolation des bâtiments pour consommer moins, la protection des forêts existantes et la plantation de nouvelles pour capter plus.