Compensation stockage : les sites transport concernés à partir du 1er Avril 2021

Qu'est-ce que la compensation stockage ?

Il s’agit de la participation des clients du gaz naturel à l’activité de stockage. Mais pourquoi stocker ? Pour des raisons de sécurité d’approvisionnement. L’hiver, la consommation de gaz dépasse les capacités d’approvisionnement via gazoducs ou navires méthaniers. La solution est donc de stocker du gaz l’été pour pouvoir le redistribuer l’hiver quand on en a le plus besoin. Ainsi, des entreprises spécialisées (telles que Storengy ou Terega) injectent du gaz dans des cavités naturelles et se tiennent prêtes à l’extraire au moment opportun.

Comment est financé le stockage de gaz naturel en France ?

Stocker du gaz naturel coûte cher mais l’enjeu de la sécurité d’approvisionnement est tel que rien n’est laissé au hasard en matière de financement. Une partie des frais de stockage sont couverts par un système d’enchères dont le principe est de permettre aux fournisseurs d’énergie de louer des capacités de stockage afin d’y placer des quantités de gaz qu’ils pourront utiliser en hiver au moment où les prix seront plus avantageux.

Au terme des enchères, on regarde ce qui reste à financer pour permettre le bon fonctionnement des infrastructures de stockage et on le répercute sur les factures de gaz via la compensation stockage sur tous les clients à l’exception des clients transport. C'est-à-dire ceux directement connectés au réseau de transport de gaz naturel (les autoroutes du gaz).

En avril 2021, les sites transport devront s'acquitter de la compensation stockage

Les sites transport bénéficient de la sécurité d’approvisionnement au même titre que tous les autres clients du gaz naturel sans pour autant participer au financement de l’activité stockage. Mais dès le 1er avril 2021 les sites transport verront la compensation stockage s’ajouter à la partie acheminement de leur facture de gaz naturel. 

Comment "échapper" à la compensation stockage

Les sites transport pourront bénéficier de deux dispositifs afin de réduire l’impact de leur compensation stockage sur leurs factures de gaz naturel : l’interruptibilité garantie et l’interruptibilité secondaire transport.

Les deux dispositifs sont des contrats qu’il sera possible de passer avec le gestionnaire de réseau. Dans les deux cas, il sera question de fixer une partie de ses consommations comme étant “interruptibles”. Autrement dit, si je consomme 2 000 MWh par jour je peux me déclarer par exemple interruptible sur 500 MWh par jour en cas de déclenchement du dispositif. On me demandera de réduire ma production de 500 MWh par jour en cas de déclenchement du dispositif.

• L’interruptibilité garantie nécessite d’être interruptible d’au moins 1 000 MWh par jour sur le site concerné, de pouvoir réagir et baisser sa consommation en maximum 2 heures. Ce contrat ne permet pas de réduire sa compensation stockage mais offre en revanche une rémunération de l’ordre de 80€/(MWh/j) par an. Un site transport signant un tel contrat sur la base d’une interruptibilité de 1 000 Mwh/j toucherait donc une somme de 80 * 1 000 soit 80 000 e (même si le dispositif n’est pas déclenché). Notez que l'appel d'offre associé à l'interruptibilité garantie portera sur une capacité interruptible totale de 48 000 MWh par jour. Donc tout le monde ne pourra pas signer ce contrat.
• L’interruptibilité secondaire transport est moins contraignante. Il faut être interruptible a minima de 40 MWh par jour et il faut être capable de réduire sa consommation en moins de 24h. Il n’y a pas de rémunération associée mais la part de sa consommation interruptible est exemptée de compensation stockage.