Escale à Saint-Malo pour le catamaran autonome Energy Observer

Et si la navigation maritime contribuait à un futur plus écologique ? C'est en combinant une production de trois types d'énergies renouvelables avec deux techniques de stockage que le navire Energy Observer compte bien relever ce défi. Après un premier long voyage de 17 mois, le bateau à propulsion électrique est de retour dans son port d'attache malouin. L'occasion de faire un premier bilan de son odyssée qui doit se terminer en 2022.

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Hydrogène, vent et soleil : l’Energy Observer vise l’autonomie

Pendant le village de départ de la Route du Rhum, du 24 octobre au 4 novembre, le navire Energy Observer et son village immersif étaient installés devant la Gare maritime de la Bourse de Saint-Malo. Une période pendant laquelle les visiteurs ont pu s’étonner des dimensions du navire : 30,5 m de long, 12,8 de large et un poids de 28 tonnes.

Comment propulser un tel bateau de course de légende (ancien Formule Tag de Mike Birch) reconditionné, dès 2013, en prototype de bateau à propulsion électrique ? Avec pas moins de 130 m2 de panneaux solaires, 2 éoliennes à axe vertical, une aile de traction et des hydrogénérateurs. Le tout permet de produire un mix d'énergies renouvelables qui rechargent des batteries lithium-ion. Une fois les batteries remplies, le surplus d'énergie est valorisé en produisant de l'hydrogène par électrolyse de l'eau de mer traitée. Rien que ça.

La subtilité de l’Energy Observer, c’est sa capacité à équilibrer les consommations électriques de propulsion et de vie de bord (équipements de navigation, éclairage et appareils électriques) en utilisant directement les énergies renouvelables. Lorsque le navire est en défaillance énergétique – la nuit ou lorsque le vent et le soleil sont insuffisants – l'équipage peut compter sur une pile à combustible qui restitue l'hydrogène en électricité. Avec ce dispositif, Energy Observer est le premier navire hydrogène visant l’autonomie énergétique, sans émission de gaz à effet de serre (GES) et de particules fines.

⛵️ Energy Observer : un bateau à l’hydrogène à la conquête du monde ⛵️

Premier bilan à Saint-Malo sur la première phase de l’Odyssée pour le futur

Après 17 556 km parcourus et 14 pays visités en Europe et en Méditerranée, l'équipage de l’Energy Observer a fait escale en Israël en passant par la Grèce, la Tunisie, l’Italie et l’Espagne. Objectif : permettre à l’équipe de constater les effets du changement climatique sur la biodiversité et l'étendue des pollutions marines causées par les déchets plastiques et les hydrocarbures.

Car en plus de l'aspect technologique, l'expédition d'Energy Observer comporte une dimension pédagogique axée sur la sensibilisation à la lutte contre le changement climatique et la valorisation de nouvelles initiatives en matière de transition écologique et énergétique. Pour faire partager ses expériences, l'équipe renoue donc avec l'esprit du Calypso de Jacques-Yves Cousteau en réalisant une série de 8 documentaires de 52 minutes intitulés « Energy Observer, L’Odyssée pour le Futur ». Des épisodes diffusés tous les mercredis soirs en octobre sur la chaîne PLANÈTE+, l'un des partenaires du projet, et accessibles sur la chaîne en replay.

🌍 Quel paysage énergétique mondial en 2050 ? 🌍

Côté navigation, ce long voyage a également permis de faire un état des lieux des ajustements techniques et énergétiques à mettre en place. Les nouveautés technologiques apportées à l’Energy Observer seront annoncées et présentées à l’occasion du Salon Nautic de Paris du 8 au 16 décembre. En attendant, le navire restera trois mois à Saint-Malo et reprendra la mer en 2019 vers l'Europe du Nord.

Autres sources : Les-Smartgrids Source image à la Une : SEFE Energy