B.A.-BA : le rôle du CLEEE

Association de grands consommateurs industriels et tertiaires de gaz naturel et d’électricité, le CLEEE (Comité de liaison des entreprises ayant exercé leur éligibilité sur le marché libre de l’électricité) a la responsabilité de défendre ses adhérents auprès de l’État et de veiller à ce que les évolutions réglementaires ne plombent pas leur compétitivité. Comment intervient-il ? Quels sont les moyens mis à sa disposition ?

Sommaire

Qui est membre du CLEEE ?

Représentant près de 400 milliards d'euros de chiffre d'affaires et quelque 2 millions d’employés, pour la plupart en Europe, le CLEEE regroupe des entreprises françaises de toutes tailles, des TPE/PME aux grands groupes. Celles-ci appartiennent à différents secteurs d'activité :

  • les services publics, comme la RATP, la SNCF ou les Aéroports de Paris ;
  • l'environnement, comme Veolia ;
  • les télécommunications, comme Orange ou TDF ;
  • l'agroalimentaire, comme Vivescia ou Saint-Louis Sucre ;
  • la grande distribution, comme Auchan, Casino, Carrefour, ou Système U ;
  • la communication et l'événementiel ;
  • l'hôtellerie ;
  • les matériaux de construction...

La mission du CLEEE

Le CLEEE a un objectif : préserver la compétitivité des entreprises que l'organisme représente, à travers un prix de fourniture d'énergie – électricité principalement, même si le CLEEE s'intéresse aussi aux problématiques gazières – stable, abordable et en rapport avec les coûts de production. Il intervient donc régulièrement auprès des pouvoirs publics, émet des avis, lance des consultations, tout en cherchant à faciliter les échanges entre ses membres.

Qui peut saisir le médiateur de l’énergie ? ◇

Ainsi, le CLEEE a un rôle d’intermédiaire entre les consommateurs et le gouvernement. Il alerte les pouvoirs publics d'éventuelles difficultés rencontrées par ses membres, et étudie avec attention chaque nouveau projet de loi, que lui présentent régulièrement la DGEC, les directeurs généraux de la Commission européenne chargés de l'énergie et de la concurrence, ainsi que les conseillers du président de la République, du Premier ministre et des ministères du budget et de l'environnement.

Il milite par exemple pour une meilleure maîtrise de la contribution au service public de l’électricité (CSPE) et des taxes intégrées aux factures des consommateurs.

« La CSPE doit être maîtrisée : cette contribution pèse de plus en plus dans la facture des consommateurs, rappelle ainsi le CLEEE sur son site Internet. [...] Nous sommes heureux de la réforme de début 2017 qui a abouti à un plafonnement de fait de la CSPE et serons vigilants à ce que celui-ci perdure. Pour autant, les coûts des énergies renouvelables augmentent toujours, et sont portés… par les consommateurs, toujours eux, à travers les taxes sur le gaz notamment. »

Et l’organisme d’ajouter : « Si nous comprenons et soutenons les dispositifs d’aide dont bénéficient les ENR non encore arrivées à maturité technologique, cette aide doit avoir des limites et ne pas se faire au détriment de la compétitivité des entreprises. Un juste équilibre doit être trouvé. »

Le CLEEE et le gaz naturel

S'il se préoccupe, historiquement, avant tout de l'électricité, le gaz naturel n'est pas négligé par le CLEEE. Il travaille notamment conjointement avec l'Association française indépendante de l’électricité et du gaz (AFIEG). L'objectif ? Faire pression sur les pouvoirs publics pour favoriser l'ouverture du marché à la concurrence, la sécurité de l'approvisionnement ainsi que sa diversification. La réforme du stockage a été par conséquent l’un des sujets récemment suivi de près par le Comité.

Réforme du stockage : qu'est-ce qui change en 2018 ?

Frank Roubanovich, président du CLEEE, a d’ailleurs annoncé dernièrement lors d’une interview au maGAZine la création d’une commission gaz pour intensifier les travaux dans ce domaine.

Le CLEEE se préoccupe principalement de l'électricité, même s'il s'intéresse de plus en plus aux consommations de gaz naturel des entreprises qu'il représente. Il fait partie des instances, telles que la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui ont une influence majeure sur le secteur de l’électricité et du gaz. Néanmoins, les leviers d’action du CLEEE sont inédits : l’organisme s’attaque directement aux pouvoirs publics, en portant la voix de centaines de professionnels !