Marché du gaz naturel : comment les acheteurs ont-ils réagi entre juillet 2016 et juillet 2017 ?

Vous le constatez chaque mois dans les analyses techniques du maGAZine, le marché du gaz naturel est animé : au gré des événements, les prix fluctuent… Quels sont les événements qui les ont impactés entre juillet 2016 et juillet 2017 ? Quelles ont été les tendances des prix de marché qui s’en sont suivies ? Comment les acheteurs ont-ils réagi à ces tendances ? Le maGAZine fait le point, période par période !

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Le gaz naturel, moins cher l’été que l’hiver ? Non !

Commençons par tordre le cou à une idée largement répandue : non, les valeurs de marché du gaz naturel ne sont pas forcément plus basses l’été que l’hiver. La preuve, entre juillet et décembre 2016 : le cours est passé d’environ 17,30 € à environ 16,30 €, soit une légère baisse (valeur Calendar 2017). La période s’étend pourtant de l’un des mois où l’on consomme le moins de gaz naturel – juillet – à l’un de ceux où l’on consomme le plus – décembre.

Pourquoi ? En juillet 2016, les prix du pétrole et du GNL (Gaz naturel liquéfié) ont fortement augmenté et ont impacté les prix du gaz naturel. Dans les jours qui ont suivi, ce sont les contrats signés qui ont été plus nombreux, les acheteurs réagissant pour tenter de se prémunir d’un mouvement haussier à plus long terme.

Notez que les prix du pétrole et du GNL ne sont pas les seuls responsables, puisque juillet subit aussi un certain effet « agenda » : les acheteurs, motivés à l’idée de boucler leurs dossiers, sont plus enclins à acheter et à profiter des opportunités offertes par le marché. Une attitude qui permet de compenser la faible contractualisation traditionnelle du mois d’août. Laquelle s’accompagne souvent d’une baisse des prix du marché.

Automne 2016 : une hausse… avant une période baissière

En octobre 2016, les prix du marché du gaz naturel ont commencé par augmenter, entraînés par une baisse assez forte des températures. Ce qui a eu pour conséquence de précipiter les achats, notamment pour couvrir les besoins avant le début de l’hiver gazier.

Les prix auraient dû continuer à augmenter… mais cela n’a pas du tout été le cas. Au contraire : plus on s’avançait dans l’hiver gazier, plus ils diminuaient... jusqu’à atteindre un prix très bas en décembre. Pourquoi ? Deux raisons sont identifiables : • le niveau de l’offre, avec d’abondants flux de gaz vers le continent ; • des températures au-dessus des normales de saison, entraînant une demande assez faible.

◇ Pourquoi le prix du gaz est-il corrélé à la tempé­ra­ture exté­rieure ?

Les acheteurs ont donc profité de l’opportunité pour acheter du gaz naturel, dont le prix s’avérait très intéressant. Le niveau de contractualisation a par conséquent été très important en ce mois de décembre.

Décembre 2016 : l’Autorité de sûreté nucléaire relance tout

Les prix auraient pu continuer à baisser, mais l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) a pris en décembre 2016 une décision qui a chamboulé le marché comme aucun autre événement externe n’avait pu le faire en 2016 : l’arrêt d’une trentaine de tranches nucléaires pour maintenance ou rénovation. Les centrales à gaz ont redémarré, et ont donc tiré les consommations de gaz naturel à la hausse. Les prix ont alors fortement augmenté, et le nombre de contractualisation a chuté.

◇ Chan­tier « grand caré­nage » : où en est-on ?

De janvier à juin 2017, quelques épiphénomènes à signaler sur le marché du gaz naturel

Le premier semestre 2017 a été relativement calme sur le marché du gaz naturel. Quelques moments marquants restent cependant à souligner : • Des températures négatives en février, qui n’ont cependant pas vraiment fait augmenter les prix, dans un contexte de baisse de la contractualisation. • Une augmentation de la contractualisation en mars, à cause de températures assez élevées qui ont fait augmenter les prix. • Un marché qui a stagné entre 17 et 18 € entre avril et juin (valeur Calendar 2018). Un statu quo qui n’a pas concerné le prix du pétrole sur la même période !

Aviez-vous constaté ces événements et leurs conséquences ? Avez-vous observé l’influence d’autres drivers du prix du gaz naturel ? Expliquez-nous cela dans les commentaires.

Source tendances d’achat : SEFE Energy