[Présidentielles] – La transition énergétique dans les programmes des candidats à la présidentielle

18 mois après la COP21, qui s’est tenue à Paris, la transition énergétique occupe une place non-négligeable lors des débats préparatoires aux élections présidentielles de 2017. Mais qu’en disent plus précisément les principaux candidats : François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ? Le maGAZine fait le point !

Sommaire

François Fillon

Le candidat des Républicains souhaite prolonger l’exploitation des centrales nucléaires existantes de 40 à 60 ans — sans fermeture de Fessenheim. Il veut ainsi maintenir la part du nucléaire dans le mix énergétique et remplacer l’énergie d’origine fossile par des énergies renouvelables. De plus, il fixera un objectif de 0 % d’électricité d’origine fossile, à atteindre le plus rapidement possible. Il souhaite également mettre en place une politique écologique des transports, privilégiant le transport par rail et le développement des véhicules électriques.

Benoît Hamon

Le candidat investi par le Parti socialiste et Europe Écologie Les Verts a un objectif principal : une sortie « progressive et intégrale » du nucléaire d’ici 25 ans, avec fermeture des premiers réacteurs durant le mandat. Les investissements publics dans les énergies polluantes devront être progressivement abandonnés, avec à terme une suppression de toutes les niches fiscales anti-environnementales. Les énergies renouvelables devront représenter 50 % des ressources énergétiques d’ici 2025, puis 100 % en 2050. Le diesel devra quant à lui être abandonné dès 2025, pour laisser plus de place aux véhicules électriques, qui bénéficieront de bornes de recharge sur tout le territoire.

⟡ Où en est la filière nucléaire en France ? ⟡

Marine Le Pen

Pour la candidate du Front National, le nucléaire doit être maintenu, sécurisé et porté par l’innovation. Elle ne souhaite ainsi pas fermer Fessenheim. Concernant les énergies fossiles, leur part dans le mix énergétique devra être réduite de moitié d’ici 2037. Elle pointe trois priorités pour les ENR (énergies renouvelables) : le solaire, le biogaz et le bois énergie, qui devront être couplés au développement de l’hydrogène — lequel se développerait grâce à un appui de l’État en matière de recherche et développement, notamment pour les véhicules propres.

Emmanuel Macron

Le candidat du mouvement En Marche ! est favorable au nucléaire. La centrale de Fessenheim devra en revanche être fermée au moment de la mise en service de l’EPR de Flamanville. Les centrales à charbon devront quant à elles être fermées d’ici la fin du quinquennat. Et ce afin de laisser plus de place aux ENR, qui devront atteindre 40 % dans le mix énergétique avant 2030 grâce au lancement d’une nouvelle politique d’investissement. Il souhaite, enfin, raccourcir les délais de raccordement au réseau à l’ouverture d’un méthaniseur et instaurer une procédure unique et simplifiée de production d’ENR.

Jean-Luc Mélenchon

Le candidat de la France Insoumise est en faveur d’une sortie du nucléaire d’ici 2035. Il souhaite dès son élection imposer l’arrêt de la centrale de Fessenheim, l’abandon de l’opération de grand carénage (qui vise à prolonger la vie des centrales nucléaires au-delà des 40 ans), l’abandon du projet d’EPR à Flamanville et l’abandon de l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Il demande l’arrêt des subventions aux énergies fossiles, afin de favoriser le développement des ENR et des carburants alternatifs, qui doivent représenter 100 % des ressources énergétiques d’ici 2050.

Le nucléaire est un sujet clivant chez les candidats à la présidence de la République. Tous sont en revanche favorable à un développement des ENR… mais à un rythme différent !