Garanties d’origine gaz naturel ou électricité : qu’est-ce que c’est ?

Le gaz naturel et l’électricité peuvent avoir une origine “verte”, c’est-à-dire être issus d’une énergie renouvelable. Or, une fois injectés sur les différents réseaux, il n’est plus possible de les distinguer des ressources provenant d’un mode de production classique. Pour remédier à cela, un système de certificat vert, appelé “garanties d’origine” a été créé. Explications.

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Garanties d’origine : le cas du gaz naturel…

Le gaz naturel est une énergie fossile. L’heure étant à la lutte pour la préservation de l’environnement et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, il est possible de produire un gaz renouvelable et neutre en CO2 : c’est la méthanisation.

[vidéo] Comment fonctionne une unité de méthanisation ?

Le biogaz, après une épuration poussée, devient du biométhane qui est ensuite introduit sur le réseau de gaz naturel. Peut-on alors le distinguer du gaz naturel “classique” ? La réponse est non. Une fois mélangés, il n’est plus possible de les distinguer physiquement. C’est là que les garanties d’origine interviennent : elles permettent de garantir à un consommateur soucieux de consommer une énergie renouvelable que le gaz consommé correspond à une quantité de biométhane produite et injectée précise. Elles permettent d’identifier, pour chaque mégawatheure de biométhane injecté, le lieu de production et le type de déchets utilisés.

… et celui de l’électricité

Pour ce qui est de l’électricité, le principe est le même : les garanties d’origine permettent de labelliser une production d’électricité. L’idée ? Montrer à un client final concerné par la préservation de la planète que tout ou partie de l’électricité qu’il consomme est “verte”, c’est-à-dire d’origine renouvelable ou obtenue par cogénération : comme pour le gaz naturel, il n’existe en effet aucun signe permettant de distinguer un électron produit, par exemple, par la combustion d’une certaine quantité de gaz ou de fioul dans une centrale thermique, d’un électron issu du fonctionnement de panneaux photovoltaïques, d’éoliennes ou encore d’une centrale hydraulique. On ne peut pas non plus connaître leur origine géographique.

Pourquoi des garanties d’origine ?

La création des garanties d’origine, en janvier 2012, s’inscrit dans un contexte environnemental ambitieux au niveau européen. D’ici à 2020, les pays de l’Union européenne doivent en effet :

  • réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux projections ;
  • augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de 20 % (elle était de 11,8 % en 2013) ;
  • accroître leur efficacité énergétique de 20 %, ce qui correspond à une réduction des consommations d’énergie de 368 Mtep par rapport aux projections, pour atteindre 1 474 Mtep.

Les garanties d’origine constituent ainsi un outil indispensable pour favoriser le développement d’un marché pour les énergies vertes (gaz et électricité). Elles permettent également de mettre en avant les démarches vertueuses de certains territoires.

Qui gère les garanties d’origine ?

Les garanties d’origine sont produites par… tous les producteurs d’énergie renouvelable :

  • solaire, géothermique, éolienne, hydroélectrique, biomasse, houlomotrice ou encore marémotrice pour l’électricité ;
  • méthanisation pour le gaz.

En France, c’est Powernext qui a été désigné en 2013, après un appel d’offres, comme teneur du registre de garanties d’origine pour l’électricité. Le groupe parisien assure donc une mission de service public pour certifier l’émission, le transfert ainsi que l’utilisation des garanties d’origine. Cette mission sera assurée pendant 5 ans, à l’issue desquels un nouvel appel d’offres sera lancé si le dispositif reste en vigueur. Concernant le gaz, c’est GrDF qui a été désigné délégataire de la mission consistant à créer et gérer un registre national des garanties d’origine du biométhane injecté dans les réseaux de gaz naturel, et ce jusqu’à la fin de l’année 2017.

Les certificats d’origine pour le gaz et l’électricité constituent donc un moyen pour les consommateurs de savoir qu’ils consomment des énergies “vertes”, et pour les fournisseurs de valoriser leurs efforts en matière de développement durable. Sur le même sujet, retrouvez notre interview de Hielke Robert Oomens - Gaz vert et garanties d’origine.

Source de l'image à la Une : Flickr (Enokson)