Le gaz naturel, grand oublié de la COP21 ?

À partir du 30 novembre, la France accueillera la COP21, un événement mondial rassemblant “tous les pays désireux d’agir pour le climat”, dédié à la transition énergétique… où il ne sera que très peu question du gaz naturel ! On se rappelle qu’en juin déjà, aucune personnalité politique française ne s’était rendue au Congrès mondial du gaz de Paris. Pourtant, cette source d’énergie présente des avantages considérables. Explications.

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Vous avez dit COP21 ?

La COP21, ou 21e conférence des parties de la convention-cadre, a pour objectif de comprendre et de trouver des solutions au problème du changement climatique. Elle se déroulera entre le 30 novembre et le 11 décembre à Paris. Les représentants de 195 pays signataires de la CCNUCC (Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques) sont attendus, ainsi qu’un grand nombre d’ONG, d’entreprises, d’observateurs et de groupements scientifiques. Si des “manifestations festives” sur la voie publique étaient prévues, elles ont été supprimées à la suite des tragiques événements du 13 novembre survenus à Paris. En revanche, les manifestations prévues dans les espaces fermés sont maintenues. “Aucun chef d’État, de gouvernement, ne nous a demandé de reporter ce rendez-vous, a indiqué François Hollande le 16 novembre. Tous veulent être là. […] La COP21 est un rendez-vous essentiel pour l’avenir de la planète, pour l’humanité.”

Le gaz a pourtant des avantages

Il ne devrait cependant être que très peu question de la place du gaz naturel dans la transition énergétique. Cette ressource présente pourtant des atouts certains :

  • le gaz naturel émet moins de gaz à effet de serre que les autres ressources (20 à 25 % moins de CO2 que le fioul, et 40 à 50 % moins que le charbon) ;
  • les réserves mondiales sont importantes, elles sont même évaluées à environ deux siècles de consommation ;
  • le gaz naturel est une énergie stockable, et ce à grande échelle ;
  • il s’appuie sur un réseau de transport et de distribution efficace, présent sur la grande majorité du territoire ;
  • le gaz naturel présente des niveaux de prix intéressants pour une efficacité énergétique incontestable…

Une consommation doublée en 40 ans

Le gaz naturel devrait donc être plus présent dans les discussions ! Et ce d’autant qu’en 40 ans, la consommation de gaz naturel a été multipliée par 2,8 dans le monde, pour s’établir à 3 310 millions de m3 en 2013. Une tendance de fond : l’Agence Internationale de l’Énergie prévoit même un doublement de la consommation mondiale d’ici 2030. En France, le constat n’est pas différent. Le gaz naturel représente en effet 15 % du bilan énergétique national (contre 7,4 % en 1973). Mais comment le gaz naturel peut-il, concrètement, accompagner la transition énergétique ? Peut-être en complément des EnR : gaz naturel et énergie solaire thermique ou photovoltaïque fonctionnent par exemple très bien ensemble. Tout comme les associations gaz naturel et bois ou gaz naturel et aérothermie. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si les grands groupes pétroliers membres de l’OGCI (Oil and Gas Climate Initiative) ont déclaré en octobre vouloir travailler sur l’efficacité énergétique de leurs process en développant à la fois les énergies renouvelables et le gaz naturel…

Incontestablement, il y a un amalgame entre le gaz naturel et les autres énergies fossiles, alors que le gaz présente de nombreux avantages. Les décideurs en tiendront-ils compte ? Réponse durant la COP21 !