[Interview] Le gaz au service des carreaux de faïence – Valérie Gaffet

Pouvez-vous nous présenter votre société ?

V&B Fliesen est une société allemande détenue à 94 % par le groupe turc Eczacibasi. Notre usine de La Ferté Gaucher en est une succursale qui fabrique des carreaux de faïence pour la marque Villeroy & Boch pour le revêtement mural. L’usine existe depuis 1956 et poursuit cette même activité depuis cette date. Villeroy & Boch fait toujours partie des actionnaires, mais il n’en est plus majoritaire.

Pourquoi utilisez-vous du gaz ?

Notre cœur de métier est la cuisson des carreaux de faïence avec des fours industriels à rouleaux qui fonctionnent sept jours sur sept. Ce sont des fours qui, avec les séchoirs attenants, mesurent 110 mètres de long et nous permettent de cuire en trente ou cinquante minutes selon les formats requis. Le gaz est, et a toujours été, notre source énergétique pour alimenter ces fours. Étant donné que nous fonctionnons en flux continu, le gaz est évidemment essentiel dans notre process industriel.

Et donc cela représente un coût important pour vous.

Bien entendu. Notre consommation est d’environ 90 000 MWh/an, donc des factures de l’ordre de 2,5 millions d’euros par an. En termes de coûts de production, l’énergie de façon générale représente 17 % de ces coûts, et le gaz à lui seul 13 %. Le prix de la molécule a donc un impact important pour nous.

Comment faites-vous pour optimiser ce coût ?

Le premier levier consiste à avoir des prix compétitifs. Nous étudions donc de près chaque année l’évolution du cours du gaz et les offres qui peuvent nous être faites. Le second levier procède d’une démarche de baisse de nos consommations. Notre système de management de l’énergie est certifié ISO 50001 depuis 2013. En 2013, nous avons ainsi pu mener une opération visant à recycler dans notre process industriel l’air chaud issu de nos cheminées, ceci pour baisser notre consommation énergétique. Aujourd’hui, nous menons des investissements en vue d’augmenter le rendement de nos fours, en modifiant le flux de production en amont et en aval.

Quelle veille avez-vous établi sur votre consommation ?

Nous avons installé toute une batterie de compteurs sur l’ensemble de notre process : fours, séchoirs, appareils de chauffage ainsi que sur un atomiseur, un autre de nos outils qui consomme du gaz. Nous avons un relevé quotidien de nos consommations et nous suivons des ratios de consommation au m² et à la tonne produite. Ce sont des indicateurs de performance importants.

Quelle période contractuelle avez-vous choisie ?

Nous sommes sur des contrats annuels. Le marché de la construction en France ne se porte pas très bien, il a même atteint son niveau le plus bas depuis 15 ans en 2014. Notre difficulté tient donc dans la visibilité de notre activité et nous oblige à des contrats de petite durée. Par ailleurs, avec l’aide de notre conseiller SEFE Energy, nous anticipons d’une année sur l’autre afin de saisir les meilleures opportunités d’achat. Nous avons ainsi déjà établi notre prochain contrat pour 2016 qui nous permettra de gagner 6 % sur le prix de la molécule par rapport à 2015.

Une baisse conséquente.

Oui, et que nous devons coupler avec la réduction de nos consommations. Pour cela, l’appui de notre fournisseur en matière de conseil sur l’utilisation de la ressource en gaz est un autre paramètre essentiel pour nous.