[interview] Le gaz à l’université – Daniel Jolivalt

Laboratoires, serres botaniques, mais aussi animaleries et insectariums, les spécificités de chauffage ne manquent pas pour l’université de Strasbourg. Daniel Jolivalt , directeur du patrimoine immobilier de cet établissement d'enseignement et de recherche, nous explique les particularités de l’achat public de gaz naturel.

Sommaire

Pouvez-vous nous présenter l’université de Strasbourg ?

Notre université est issue de la fusion en 2009 de trois établissements : les universités Louis Pasteur, Robert Schuman et Marc Bloch. Nous formons 45 000 étudiants, dans des activités de recherche et d’enseignement, répartis sur une centaine de bâtiments et plusieurs sites, pour une surface totale de 600 000 m2. Les dates de construction de nos bâtiments vont de 1890 à aujourd’hui, un éventail très large de bâti donc.

Comment s’organise votre fourniture de gaz dans ce cadre ?

Globalement, nous chauffons nos bâtiments à partir de deux sources. Sur Strasbourg intra-muros, il s’agit surtout de chauffage urbain à partir d’une délégation de service mise en place par l’Eurométropole de Strasbourg. Sur nos autres sites, plutôt en périphérie, nous chauffons avec du gaz. Entre les deux, c’est de l’ordre de 50-50.

Quelles sont les spécificités d’une université comme la vôtre en matière de chauffage ?

Nous sommes ici sur des installations typiquement tertiaires, donc assez classiques en matière de chauffage. Notre principale spécificité tient à nos activités de recherche. Nous avons des animaleries, des insectariums, des serres botaniques que nous devons maintenir à température constante. En conséquence, nous chauffons toute l’année, avec une vigilance plus accrue lors des intersaisons. En revanche, en ce qui concerne le gaz utilisé par les laboratoires, il est fourni par des bonbonnes indépendantes.

Quel est l’historique de votre fourniture en gaz ?

Jusqu’à présent, nous avions affaire aux fournisseurs historiques, en l’occurrence Gaz de Strasbourg. Et puis lorsque les tarifs réglementés de vente (TRV) de gaz ont cessé, nous avons lancé un appel d’offres restreint en ne retenant que les sociétés qui disposaient d’un agrément ministériel.

Comment s’est déroulé cet appel d’offres ?

Nous avons fait appel à un bureau d’études qui a fait office d’assistant à maîtrise d’ouvrage. Il nous a aidés à la rédaction du cahier des charges mais aussi à l’analyse des offres et au choix des attributaires. Nous sommes habitués aux appels d’offres avec les architectes ou les constructeurs mais, dans ce cas nous n’avions pas les compétences en interne. Il s’agissait du premier appel d’offres que nous réalisions dans ce domaine. Nous avons fourni un historique de nos consommations et nos points de consommation, et fixé nos seuils en ce qui concerne la qualité de la fourniture. À partir de là, les candidats pouvaient soumettre leur offre en toute connaissance de cause.

Qu’est-ce qui a été déterminant dans votre choix ?

Dans le cadre d’un appel d’offres public, c’est le prix de la molécule qui est le plus déterminant.

Avez-vous organisé un système de facturation particulier avec votre fournisseur ?

Nous avons en effet demandé une relève journalière car nous souhaitons avoir une traçabilité de nos consommations et une historisation. Notre politique de suivi des consommations est basée sur une gestion technique centralisée. Nous ne pouvons pas relever les consommations de tous nos bâtiments. Cela demanderait des centaines de compteurs que les crédits publics ne peuvent pas financer. C’est pour cette raison que nous avons confié cette relève à notre partenaire. Nous l’incorporons ensuite à notre base de données patrimoniale.

Si le prix a été déterminant dans votre choix, êtes-vous satisfait aujourd’hui de l’évolution de votre budget ?

À consommation constante, nos estimations prévoient une baisse de 7 % sur deux ans sur notre facture. Cela correspond à ce qui avait été annoncé.