“Race to Replace” une version plus affirmée du Green Deal européen.

Des économistes de l'Oxford Sustainable Finance Group ont sorti un rapport complet proposant à l’Europe d’en finir avec le gaz russe tout en accomplissant ses objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le principe de ce plan est simple mais nécessitera des investissements conséquents, donc une volonté politique forte, capable d’assumer ce défi dans un contexte où les économies européennes souffrent des conséquences de la guerre déclarée par la Russie aux portes de l’Europe.

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Sortir du gaz Russe, une nécessité politique…

En l’espace d’un an, l’Europe a considérablement réduit ses importations de gaz naturel russe. Alors que ces dernières représentaient près de 50% fin 2021, elles ont considérablement baissé pour atteindre 9% aujourd’hui. 

Il reste encore une part résiduelle de gaz russe consommée en Europe et c’est à celle-là que propose de s’attaquer le rapport réalisé par l’Oxford Sustainable Finance Group qui suggère aux politiques européens de miser massivement sur l’énergie renouvelable afin de réduire sa dépendance à la Russie.

Ce rapport vise une disparition de cette dépendance en 2028 mais les investissements nécessaires ne seront pas anodins. En effet, il sera nécessaire de mettre 811 milliards d’euros sur la table afin de pouvoir atteindre l’objectif d’ici 2028. Le fait de se découpler du gaz russe permettra toutefois de récupérer 254 milliards d’euros sur 30 ans. Reste que ce plan coûtera 258 milliards d’euros de plus que le Green Deal Européen tel qu’il existe aujourd’hui.

Le plan proposé par les économistes de l’Université d’Oxford est bien plus ambitieux que le Green Deal Européen qui envisageait une transition plus douce vers les ENR pour le vieux continent. Mais le conflit en Ukraine a fait bouger les lignes. Les économies européennes ont dû trouver rapidement des solutions pour pallier le déficit d’approvisionnement en gaz naturel et ça n’a pas été une bonne nouvelle pour l’environnement… 

…qui répond aussi à l’urgence écologique

Le plan Race to Replace va plus loin que le Green Deal Européen développé en 2020. Il en reprend les bases mais fait passer les investissements en ENR de 300 milliards à 800 milliards afin de répondre à l’urgence climatique.

Le plan prévoit un développement rapide de l’énergie solaire, de l’éolien terrestre et dans une moindre mesure de l’éolien offshore, jusqu’en 2029 afin d’acquérir une certaine indépendance énergétique, tout en respectant les engagements européens en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le plan "Race to Replace" considère également que les pompes à chaleur devraient jouer un rôle fondamental dans cette course à la neutralité carbone que mène le continent européen. L’isolation des bâtiments est également prise en compte dans les calculs des auteurs de l’étude.

254 milliards de plus, c’est le prix “à payer” pour sortir de la dépendance tout en respectant ses objectifs environnementaux. Les politiques européens sont prévenus. Mais auront-ils la volonté politique de consentir à de tels investissements alors que leurs citoyens respectifs commencent à peine à sortir la tête de l’eau après 1 an d’inflation. N'hésitez pas à consulter l'intégralité du rapport en anglais ici.