La transition énergétique, c’est de l’emploi

Transition n’a pas à rimer systématiquement avec sanction. C’est ce que montre l’IRENA (L’Agence Internationale des ENergies Renouvelables) dans un rapport publié en septembre dernier. Cette étude complète fait le tour, région par région, des emplois créés par le développement des filières ENR. Quelles sont les énergies renouvelables les plus créatrices d’emploi ? Quelles sont les régions du monde qui en bénéficient le plus ? Le MaGAZine s’est plongé dans ce rapport pour vous en faire une rapide synthèse.

Sommaire

1) La filière du photovoltaïque.

La filière qui génère, de loin, le plus d'emplois dans le monde fait appel à la fusion de l’hydrogène, mais pas encore au sens “nucléaire” puisqu’il s’agit de capter l’énergie de notre étoile située à 8,3 minutes lumières.

Avec 940 GW de capacité de production d’électricité en 2021, l’énergie solaire est la seconde énergie renouvelable la plus importante au monde, au coude à coude avec l’éolien mais derrière l’hydraulique.

Elle reste toutefois le premier employeur du monde en matière d’énergie renouvelable. Près de 4,29 millions d’individus sur terre travaillent dans le photovoltaïque, et 63% de ses emplois sont situés en Chine, leader mondial incontesté de l’énergie solaire.

2) La bioénergie

La seconde filière du renouvelable qui emploi le plus de personnes au monde est la bioénergie. Un domaine consiste à utiliser la biomasse pour la transformer en électricité ou en carburant. Cette filière est moins uniforme que la précédente, prenons un instant pour détailler ce qu’elle rassemble : 

Biocarburants2,4 millions
Biomasse solide0,76 millions
Biogaz0,3 millions

La filière “bioénergie” rassemble donc près de 3,5 millions d’individus à travers le monde. Et la majorité de ces emplois concernent les biocarburants et sont situés au Brésil ou en Indonésie.

3) La filière hydraulique

L’énergie hydraulique est l’énergie renouvelable la plus efficace. Avec le nucléaire il s’agit de la filière la moins émettrice de CO2 (6Kg de CO2 par MWh produit). Ce qui pose problème en revanche, c’est que les emplacements de construction de barrages ne sont pas illimités et que les perspectives de développement sont faibles. En dépit de perspectives limitées, la filière hydraulique dispose encore des plus grandes capacités de production électrique renouvelables : 1360 GW. 

En plus d’être l’énergie renouvelable numéro 1, elle peut se targuer de ne pas être trop gourmande en main d'œuvre puisqu'elle n’occupe que la 3ème position du classement des employeurs du renouvelable à l’échelle mondiale avec 2,37 millions de salariés.

La Chine est le leader mondial de l’énergie hydraulique avec des édifices tout bonnement titanesques tels que le barrage des trois-gorges, long de 2,3 km et qui dispose à lui seul d’une capacité de 22,5 GW.

4) L'éolien à le vent en poupe

L’éolien est très légèrement en dessous de l’énergie solaire en termes de capacité de production électrique avec 837 GW cumulés et emploi 1,4 millions de personnes dans le monde.

Présente à la fois sur terre et sur mer, les technologies de l’éolien progressent rapidement et cette filière dispose encore de belles perspectives de développement en raison de son coût au MWh qui tend à baisser.

La Chine domine une fois  avec pratiquement la moitié des emplois de la filière sur son territoire national. L’Allemagne est également très bien positionnée puisqu’elle devance les Etats-Unis en nombre de salariés dans les métiers de l’éolien. 

C’est l’occasion de rappeler que l’énergie éolienne allemande est devenue un driver du prix du gaz en Europe tant il impacte le recours ou non au gaz naturel pour produire de l’électricité à un instant t.

La Chine investit depuis longtemps dans les énergies renouvelables et a pris une avance considérable sur les principales puissances industrielles de part le monde. Cette décision lui permet aujourd’hui de rassembler près de 43% des emplois de l’énergie verte. Grâce à l’énergie hydraulique et aux bioénergies, le Brésil occupe une très belle seconde place (8%) suivi de près par l’Union Européenne. Si vous êtes arrivés jusqu’ici, nous ne pouvons que vous recommander de consulter l’étude complète dans la langue de Shakespeare ici.