Pourquoi le gaz naturel est-il parfois considéré comme une énergie de transition ?

Dans le cadre de la transition énergétique, le gaz naturel est parfois considéré comme étant une étape importante permettant aux économies de temporiser entre un modèle basé sur les énergies fossiles et un modèle reposant sur le renouvelable. Or, il ne vous a pas échappé que le Gaz Naturel est une énergie fossile ! Pourquoi est-il parfois considéré comme étant une énergie de transition et quelles sont les limites à cette logique ? Le MaGAZine fait le point.

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Le Gaz Naturel est une énergie de transition

Pour les supporters du gaz naturel (de moins en moins nombreux depuis le 24 février), il était tout à fait raisonnable de présenter la flamme bleue comme étant l’énergie de transition idéale, celle qui permettrait de soutenir, à bon prix, des économies européennes cherchant à faire mieux que surnager face à l’essor massif de l’industrie chinoise.

Et pour ce faire, ils avaient quelques arguments solides ! Le premier étant que le gaz rejette bien moins de CO2 dans l’atmosphère que le pétrole ou le charbon. A titre de comparaison :

 

source : jancovici.com

En plus de rejeter moins de CO2 lorsqu’on le brûle, le Gaz Naturel rejette également bien moins de dioxyde de soufre ou de particules que le charbon, le rendant donc, tout du moins sur le papier, bien meilleur pour l’environnement que la plupart des autres énergies fossiles susceptibles d’être utilisées dans un mix électrique.

Mais…

Le gaz naturel a aussi ses limites…

Le Gaz naturel n’est pas aussi incontournable en tant qu’énergie de transition et ce pour plusieurs raisons. D’une part, le gaz naturel est essentiellement composé de méthane qui est un puissant gaz à effet de serre (84 fois plus puissant que le CO2…). Or, les producteurs de gaz naturel rejettent parfois ce méthane dans l’atmosphère dans le cadre de leur activité d’extraction.

Par ailleurs, le gaz naturel était considéré comme une énergie de transition pour des raisons économiques. Lorsqu’il pouvait encore être considéré comme une énergie disponible en quantité, à tout moment et à bas prix, il était tout à fait envisageable d’investir sur ce dernier afin de se donner le temps de développer toutes les technologies nécessaires à l’essor du renouvelable tout en se reposant sur une énergie fossile moins émettrice de dioxyde de carbone. Mais depuis le 24 février, la situation a fortement changé et l’Europe ne peut plus s’appuyer autant sur le gaz et va devoir accélérer sa transition énergétique.

Enfin, ce qui gouverne toute discussion autour de la transition énergétique : l’urgence climatique. Afin d’éviter une catastrophe majeure, les rejets de gaz à effet de serre devront avoir diminué de 45% d’ici 2030. Mais la transition via le gaz naturel prend du temps et rend peu probable le respect de ces délais de réductions des GES.

Le gaz naturel n’est donc pas une énergie de transition si évidente que cela quand on regarde l’ensemble des éléments disponibles à ce jour. Le respect des délais de réduction des gaz à effet de serre imposés par l’urgence climatique, renforcés par la réalité de l’approvisionnement depuis un an en raison de l’invasion de l’Ukraine impose à l’Europe de revoir ses plans et d'accélérer massivement sa transition énergétique mais à plus court terme elle devra surveiller les points suivants.