Focus sur l’approvisionnement du gaz naturel via gazoducs

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En France, le gaz naturel peut être acheminé de 2 manières différentes : sous pression (par gazoducs) ou à l’état liquide – ou GNL (par méthaniers). Focus sur l’approvisionnement en gaz via gazoducs, sa fiabilité et sa stabilité.

Comment le gaz naturel est-il acheminé vers la France ?

Via gazoducs

Pour l’année 2020, l’acheminement par gazoducs représente 57 % de l’approvisionnement de gaz naturel en France. Mais qu’est-ce qu’un gazoduc ? Concrètement, il s’agit d’un réseau de canalisations souterraines et sous-marines, qui s’étend sur des milliers de kilomètres. Le gaz y est transporté sous pression, à une vitesse normale – soit entre 10 et 40 km/h.

Le gaz naturel qui arrive jusqu’à nous via ce type de réseau provient des pays suivants :

  • Norvège (68 %) ;
  • Pays-Bas (15 %) ;
  • Russie (10 %) ;
  • Autres pays européens (7 %).

Via méthaniers (GNL)

Les méthaniers représentent, quant à eux, 43 % du gaz naturel transporté vers la France. Celui-ci est liquéfié à très basse température (c’est ce qu’on appelle le gaz naturel liquéfié ou GNL), pour réduire son volume et ainsi faciliter son transport. Ces méthaniers traversent les océans pour vendre du gaz au prix le plus avantageux – ils y parviennent le plus souvent en Europe ou en Asie.

Arrivé au port, le gaz est déchargé sur des terminaux méthaniers chargés de lui redonner sa forme gazeuse.

Quelle est la fiabilité des gazoducs ?

Les gazoducs assurent à la France un approvisionnement continu en gaz naturel. Celui-ci nous parvient toute l’année, et à la même vitesse, ce qui en fait un mode d’acheminement relativement fiable.

Cependant, cette stabilité peut être fragilisée par certains événements comme les maintenances – qu’elles soient planifiées ou non.

Qu’est-ce qu’une maintenance planifiée ?

Pour maintenir un niveau de service irréprochable, le matériel de production et de transport doit faire l’objet d’un entretien régulier. En ce sens, les conséquences de ces opérations de maintenance ne sont pas très impactantes. Et pour cause, les acteurs de l’approvisionnement en gaz naturel sont prévenus et ont le temps d’anticiper la mise en place de solutions alternatives.

Les maintenances non planifiées, une autre paire de manches

Les maintenances non planifiées, quant à elles, sont plus problématiques. Lorsqu’elles surviennent, il est impossible de trouver du gaz pour pallier le manque d’approvisionnement causé à l’instant T.

Le cas s’est présenté en décembre 2017, lors de l’explosion du terminal gazier de Baumgarten, en Autriche. Cet incident a gravement perturbé les livraisons de gaz naturel en Europe du Sud et du Sud-Est – alors que 10 % du gaz européen transite par ce point.

Étant donné la saison et les besoins importants en chauffage, l’impact sur le prix du gaz a été immédiat : + 90 % ! Fort heureusement, la fréquence de ce type d’incident demeure faible.

Quel est l’impact du mode d’approvisionnement sur le prix du gaz ?

Petit rappel : le prix du gaz fluctue en fonction de l’offre et de la demande. On imagine donc les conséquences lorsque les quantités de gaz acheminées par gazoducs doivent souffrir d’une maintenance des tuyaux qui n’a pas pu être anticipée En outre, cela crée un déséquilibre et provoque une hausse des prix.

Cette hausse est proportionnelle à l’intensité de la baisse de l’offre, et à l’intensité de la demande au moment de l’incident.

57 % du gaz naturel acheminé vers la France peut être considéré comme stable et fiable grâce à un approvisionnement constant via gazoducs. Cependant, gare aux imprévus qui peuvent impacter le prix du gaz !