Prix du gaz en Janvier 2022: des marchés toujours sur la brèche.

Le mois de Janvier a vu les prix du gaz naturel en Europe se maintenir à des niveaux élevés dans un contexte de tension sur l'Offre. Les acteurs sont sur la brèche et la moindre information a des répercussions immédiates.

Sommaire
  • Les températures ne nous ont pas fait de cadeaux en Janvier contrairement au mois de Décembre dernier.De plus, les tensions politiques à la frontière Ukrainienne ainsi qu'un incident sur le bien nommé gisement gazier "Troll" en Norvège ont laissé planer le doute, tirant les prix vers le haut.
  • Le niveau des réserves en Europe est passé d'environ 55% à 32% en fin de mois...
  • Toutefois nous n'avons pas observé d'explosion des prix grâce aux importations de GNL, profitant des prix à la baisse des prix sur les marchés asiatiques(JKM).

Revenons sur ce mois tendu.

Le prix du gaz (spot) de Janvier 2022

Craignant l'arrivée prochaine de températures particulièrement fraîches, les marchés ont vu les prix du gaz prendre 23€ dès la première semaine de mois. Un vrai coup de massue à 95€/MWh.

Fort heureusement la baisse des prix asiatiques a permis une correction rapide dès la semaine suivante. Une baisse des prix du JKM est en effet une excellente nouvelle pour l'Europe qui y voit la promesse d'une augmentation des livraisons en GNL. Les prix ont alors tourné autour de 80€ courant Janvier et ce malgré quelques difficultés liées à un incident sur un gisement gazier Norvégien qui a brutalement impacté l'approvisionnement pendant quelques jours.

En fin de mois, les tensions à la frontière Ukrainienne ont provoqué une réaction immédiate des marchés (+10€/MWh).

Les prix du gaz futur

Les prix du gaz pour les trimestres à venir suivent (comme souvent) les tendances du spot. En fin de mois, au paroxysme des tensions frontalières à l'est de l'Europe, ces prix futurs se retrouvent quasiment au même niveau que les prix spots.

CAL 22 et CAL 23/24

Si les prix trimestriels pour l'année 2022 sont encore très élevés, la situation est un peu plus favorable pour le CAL 23 et le CAL 24. Ce dernier, bien qu'en tendance haussière, semble se stabiliser autour de 35€/MWh.

 

Le prix du pétrole

Le prix du Baril de Brent continue de progresser en Janvier, passant de 79$/baril en début de mois à 91$/baril en fin de mois. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette hausse en Janvier :

 

  • La crise au Kazakhstan, deuxième producteur de l'Opep derrière la Russie.
  • Les actions du mouvement GIP en Libye qui ont réduit la production du pays de 500 000 barils / jour.
  • La chute du niveau des stocks.
  • Le niveau de prix du gaz naturel.
  • Les tensions en Ukraine.
  • L'OPEP qui ne souhaite pas augmenter significativement son niveau de production pour accompagner la croissance, laissant filer l'inflation dans certains pays comme les Etats-Unis.

Le taux de change Euro-Dollar

L'Euro a perdu du terrain face au dollar en Janvier. Alors qu'un euro valait 1,13 dollars en début de mois, il ne vaut plus que 1,11 dollars en fin de mois. Ça n'a l'air de rien quand il s'agit de changer de la petite monnaie à l'aéroport mais dans le cadre d'achat de matière première cela peut impacter le choix de la ressource qui sera utilisée pour produire de l'électricité.

Dans le cas présent, l'Euro est en net recul. Il devient plus compliqué d'acheter du charbon parce que ce dernier se paye en dollars. On a davantage tendance à avoir recours aux centrales à gaz. La demande en gaz augmente. Les prix sont sous pression.

La température

Les températures de ce mois de Janvier ont été le plus souvent en-dessous des normales de saison, et cela eut un impact très important sur la demande.

CO2 et Charbon

Le prix de la tonne de CO2 passe de 83€ en début de mois à près de 89€ en fin de mois. Ce qui ne semble pas pénaliser le recours au charbon qui voit son prix augmenter de près de 30€/tonne sur la période (de 137 à 166€/tonne).

L'année a débuté sur des bases très élevées en termes de prix. Toutefois la situation aurait pu être bien pire si les prix n'avaient pas baissé en Asie... Les marchés restent très tendus face aux incertitudes liées à la situation à la frontière Ukrainienne. Il nous reste un hiver à finir et il faudra suivre de près deux critères : les températures et le niveau des stocks.