Transition énergétique : l’Europe mise sur le gaz naturel

Alors que la consommation de gaz naturel progresse, la bataille énergétique se concentre, à Bruxelles, sur le devenir de l’énergie en Europe. Le charbon et le pétrole sont mis de côté compte tenu de leurs effets dommageables pour le climat. Mais alors, quels sont les projets en cours pour renforcer la fourniture en gaz naturel ? Comment est perçue l'intégration du gaz dans la transition énergétique ? On vous dit tout.

Le gaz naturel en plein essor

En 2019, la demande de gaz naturel a augmenté de 3 % en Europe, de 3,5 % aux États-Unis et de 9 % en Chine. Pour satisfaire cette demande, on assiste à une nette augmentation de la production, notamment dans des parties du monde où les capacités gazières sont arrivées en exploitation. C'est le cas, par exemple, en Australie ou en Russie, avec le champ Yamal qui contribue à l'expansion de l'offre en gaz naturel.

En parallèle, le nombre de projets augmente. Avec le transport de GNL (gaz naturel liquéfié), les importations et exportations de gaz sont simplifiées à l'international. Selon Cedigaz, d'ici 2030, l’approvisionnement de GNL devrait surpasser les autres modes de transport. Par conséquent, une baisse des prix du gaz naturel est à prévoir. Un atout pour la transition écologique, qui ne semble pourtant pas être au goût de tous.

🔎 L’hydrogène est-il la clé de la transition énergétique ? 🔍

La transition énergétique par le gaz divise

Moins polluant que d’autres énergies fossiles, comme le pétrole ou le charbon, le gaz est tout de même émetteur d’une certaine pollution. Il divise donc les majorités : les partis politiques comme Les Verts ou des ONG environnementales considèrent que l'intégration du gaz naturel est contraire aux directives du Parlement européen en lien avec l’urgence climatique.

Pourtant, des exemples attestent du contraire : en Grande-Bretagne, la substitution du charbon par le gaz a permis de réduire les émissions de CO₂ de 40 % entre 2005 et 2018, selon les calculs de l’IFP Énergies nouvelles (IFPEN).

Malgré les mécontentements, le Parlement a adopté à une large majorité, le 12 février 2020, la quatrième liste de Projets d’intérêt commun (PIC). Un vote qui a suscité des tensions politiques : le texte comprend plusieurs dizaines de projets gaziers. On y trouve, entre autres :

• l’EastMed pipeline qui doit relier Israël, Chypre, la Grèce et l’Italie ;
• plusieurs gazoducs en Pologne.

Au-delà du gaz naturel… Le biométhane et l’hydrogène

Chimiquement, en termes d’usage… Le biométhane est en tout point similaire au gaz naturel. Ce qui le différencie de sa version fossile est principalement son origine. Ce gaz est traité avant d’être injecté dans le réseau de gaz naturel.

Utiliser du biométhane reviendrait ainsi à utiliser un gaz totalement compensé carbone et permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’idéal dans la lutte contre le réchauffement climatique ! Mais attention, si sur le papier, le principe du biométhane est séduisant, il n'en demeure pas moins cher à produire et reste marginal en France.

Un autre sujet connexe au gaz naturel pourrait avoir un rôle à jouer dans la transition énergétique. Il s’agit de l’hydrogène. Les énergies renouvelables ont un problème : elles sont intermittentes. Sans vent pas d’énergie éolienne ! Et sans soleil, pas d’énergie solaire ! La production d’électricité n’étant pas continue, on ne peut assurer l’efficacité énergétique de ces solutions.

Cela étant dit, si nous pouvions stocker le surplus d’énergie renouvelable pour pouvoir l’utiliser plus tard quand nous n’en générons pas assez, ça serait parfait.

Aujourd'hui, on assiste à un réel choc de visions entre les industriels du secteur qui défendent la place du gaz naturel dans la transition écologique, et les ONG environnementalistes, qui cherchent à bannir le gaz au même titre que le pétrole et le charbon. Reste désormais à savoir si la transition écologique est possible avec l'arrêt immédiat des exploitations des énergies fossiles. Affaire à suivre !