L’hydrogène est-il l’avenir du gaz naturel ?

Méconnu du grand public, l’hydrogène est la molécule la plus largement répandue sur Terre, et également la plus légère. Utilisé sous forme gazeuse ou liquide, il est majoritairement utilisé dans le monde (97 %) pour la production d'ammoniaque (engrais), ainsi que dans la pétrochimie (produits chimiques, aliments, produits électroniques). Il peut également être utilisé en tant que carburant, et se place au cœur du débat énergétique de demain. En effet, l’hydrogène est déjà utilisé par des marques automobiles comme Toyota, Hyundai, et l’on peut imaginer qu’il puisse aussi alimenter nos foyers ! Finira-t-il par remplacer le gaz naturel ? On fait le point.

Sommaire

Focus : la molécule d’hydrogène

  • 1re molécule du tableau périodique des éléments (1 électron, 1 proton).
  • Élément le plus abondant sur Terre (environ 75 % de la masse de l’univers).
  • Élément le plus léger sur Terre.
  • Ratio énergétique 2,5 et 3 fois supérieur au gaz naturel et au pétrole.
  • Non-polluant : rejette de l’eau lorsqu’il est utilisé comme combustible.
  • Invisible, inodore et non-toxique. Il ne provoque pas de pluies acides, n'appauvrit pas la couche d'ozone et ne génère pas d'émissions dangereuses.

La transition énergétique boostée à l’hydrogène ?

Le procédé le plus économique pour produire de l'hydrogène est le reformage de gaz naturel par application de chaleur. À moyen terme, la transition énergétique pourra ainsi être boostée grâce à un nouveau carburant : l'hythane, qui pourra être utilisé dans les installations actuelles.

L'hythane est un gaz produit à partir de méthane (contenu à 90 % dans le gaz naturel), et d’hydrogène. Ainsi, ce gaz dit « décarboné » permettra de réduire drastiquement les rejets de gaz à effet de serre.

À l’heure actuelle, la question est de savoir quelle quantité d’hydrogène il est possible d’injecter dans le réseau et les équipements actuels sans causer de dommages. Les estimations oscillent entre 6 et 20 %.

Quelles limites ?

Selon son mode de production, l'hydrogène peut se révéler coûteux. En effet, la méthode la plus simple pour produire de l’hydrogène, est de l’extraire de produits fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon).

Une autre technologie, l’électrolyse, permet également d'en produire à partir d'électricité, fournissant ainsi une énergie totalement décarbonée. Cette technologie est prête, mais peine à être rentable. Pour le devenir, il est en effet nécessaire de produire de l’hydrogène en quantité importante, mais personne n’y est incité.

Comme carburant, l’hydrogène est certes très performant, mais il est également extrêmement inflammable. À cause de sa petite taille, la molécule d’hydrogène peut en effet facilement s’échapper au travers de minuscules fuites, créant un risque d'inflammabilité plus important qu’avec l’essence ou le gaz.

Vous l’aurez compris, malgré des applications viables pour le transport et l’alimentation des foyers en énergie, l’hydrogène demeure sous-exploité. En cause, le manque de stations d’hydrogène, le risque d'inflammabilité de la molécule et son coût d'exploitation. En attendant des avancées significatives dans ces différents domaines, soutenues par les pouvoir publics, il est aisé de conclure que le gaz naturel a encore un bel avenir devant lui. Envie d’en savoir davantage sur la molécule et son impact sur le marché de l’énergie ?

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