Ce que la Programmation pluriannuelle de l’énergie va changer

En France, la Programmation pluriannuelle de l’énergie a été adoptée pour la première fois en 2016. Elle est constituée de différentes études et objectifs en lien direct avec la transition énergétique, qui impactent professionnels et particuliers. Le maGAZine décrypte pour vous l’utilité de la PPE et ses évolutions à venir.

Sommaire

 

La PPE, c’est quoi ?

La PPE a été instituée en 2016 par l’article 176 de la loi relative à la Transition énergétique pour la croissance verte. Elle fixe les priorités d’action des pouvoirs publics français dans le domaine de l’énergie. Elle s’inscrit notamment dans le cadre de la stratégie bas-carbone adoptée en octobre 2015 par le ministère de la Transition écologique et solidaire. La PPE constitue également un outil majeur pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.Elle regroupe différents documents, qui définissent la stratégie de pilotage de la politique énergétique du Gouvernement :

  • un décret définissant les objectifs énergétiques et priorités d’action ;
  • une synthèse des orientations et actions de la PPE ;
  • un document décrivant le cadre de la maîtrise de la demande d’énergie, de la sécurité d’approvisionnement, de l’offre d’énergie ou encore du développement de la mobilité propre et des petites zones non-interconnectées ou métropoles ;
  • une étude des impacts économiques et sociaux de la programmation ;
  • une évaluation environnementale stratégique.

À quoi va servir la PPE 2018 ?

La PPE sera révisée en fin d’année 2018, en même temps que l’actualisation de la stratégie nationale bas-carbone. Après cette échéance, elle sera révisée tous les 5 ans. La révision 2018 présente 5 objectifs principaux :

  • L’amélioration de l’efficacité énergétique. La PPE conduira à réduire de 12,3 % la consommation finale d’énergie en 2023, en vue d’atteindre -20 % en 2030. Une réduction de 22,6 % de la consommation primaire d'énergie fossile est également attendue en 2023, afin d’atteindre -30 % en 2030.
  • Le renforcement du recours aux énergies renouvelables. La programmation vise à augmenter de 70 % de la capacité à installer des énergies renouvelables électriques par rapport à 2014, et de 35 % la production de chaleur renouvelable. Le cap des 32 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie devrait ainsi être atteint en 2030.
  • Le développement de la mobilité propre. Objectif : réduire la consommation d’énergie des transports de 11,5 %.
  • La garantie de la sécurité d’approvisionnement. La PPE prévoit d’atteindre 6 GW d’effacement électrique et permettra de garantir l’approvisionnement en gaz ainsi qu’en électricité en conformité avec les exigences environnementales. But de l’opération : limiter le recours aux énergies fossiles.
  • La préparation au système énergétique de demain. La programmation engagera des projets de stockage d’énergie sous forme hydraulique. Objectif : augmenter d’1 à 2 GW la capacité de l’hydraulique au détriment du nucléaire entre 2025 et 2030.

Afin d’améliorer la programmation en permanence, un bilan des indicateurs de la PPE 2018 sera présenté chaque année au Conseil national de la Transition écologique. Il permettra d’adapter les actions gouvernementales aux résultats constatés. Les bénéfices de la première PPE ont été démontrés par une étude d’impact économique et social, en comparaison avec un scénario sans PPE. Reste à voir si la révision 2018 permettra de transformer l’essai. Objectif : atteindre (voire dépasser) les seuils envisagés à l’horizon 2023, dans la continuité des démarches entamées en 2017 !

Source image à la Une : Pixabay - distel2610