B.A.-BA : l’énergie éolienne

Parmi les énergies renouvelables, il y a l'énergie hydraulique, l'énergie solaire, la biomasse et l'énergie éolienne. Cette dernière – qui consiste à produire de l’électricité à partir du vent – est la deuxième source renouvelable en France, en termes de production d’électricité et de coût, derrière l’énergie hydraulique (respectivement 17,4 TWh contre 69 TWh en 2014). À ce titre, l’énergie éolienne a un rôle majeur à jouer dans le processus de transition énergétique de l’Hexagone et l’atteinte des objectifs fixés par cette loi – à savoir 23 % d'énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie d'ici 2020 ! Comment fonctionne la production d’énergie éolienne ? Quelle place peut véritablement occuper l'énergie éolienne dans la transition énergétique ? Le maGAZine vous explique tout !

Sommaire

 

Vous avez dit « éolienne » ?

L'énergie éolienne tient son nom d'Éole, le maître et régisseur des vents dans la mythologie grecque, qui a donné son nom à l'adjectif « éolien », ainsi qu'au substantif « éolienne ». Il s'agit donc, fort logiquement, d'une énergie qui trouve sa source dans la force du vent, « captée » grâce à des éoliennes, et qui permet de produire de l'électricité.

Comment fonctionne une éolienne ?

Par la force du vent... vous l’aurez compris ! Celle-ci actionne un rotor - c'est-à-dire les pales d'une hélice géante. Un alternateur est entraîné par ce dernier, permettant de produire un courant électrique, dont la tension se situe entre 600 et 1 000 volts. C'est peu, et pourtant c'est suffisant : un transformateur de puissance est installé dans la nacelle ou dans le mât de l'éolienne. Il a pour mission de faire monter la puissance jusqu'à 20 000 ou 30 000 volts. L’électricité ainsi produite est alors acheminée à travers un câble enterré jusqu’à un poste de transformation, puis injectée dans le réseau électrique. Elle peut aussi alimenter un groupe électrogène ou être stockée grâce à un parc de batteries, en vue d'une utilisation ultérieure. Pour fonctionner, une éolienne a besoin d'un vent compris entre 10 km/h et 90 km/h. En-dessous, pas d'énergie produite ; au-dessus, l'éolienne pourrait être endommagée. Ainsi, une éolienne s'arrête automatiquement lorsque la puissance du vent s’accentue, ce qui demande un mécanisme extrêmement robuste, les pales ne pouvant être démontées le temps que le climat ne se calme.

Source schéma : Wikimedia Commons (Mathieu Clabaut)

20 000 à 30 000 volts pour une éolienne, est-ce suffisant ?

Cela dépend ! Une seule éolienne ne peut répondre aux besoins d'une zone géographique étendue. La puissance produite dépend de la force du vent. Inévitablement, plus les pales sont grandes, plus la production d'énergie est grande. C'est pour toutes ces raisons que les éoliennes sont de plus en plus grandes (les pales font jusqu'à 60 mètres de long, soit les 2/3 de la longueur minimale d'un terrain de football) et installées en « parcs ». Ces derniers peuvent être :

  • off-shore, c'est-à-dire au large des côtes ;
  • on-shore, c'est-à-dire dans les terres.

Où en est-on en Europe ?

L'énergie éolienne fait partie des solutions les plus « évidentes » lorsque l'on pense aux énergies renouvelables. En effet, elle est plus économique que les panneaux solaires (le solaire étant la 3ème source renouvelable de production d’électricité en France en 2014 avec 5,5 TWh), dont le processus de fabrication est gourmand en énergie et en transport et dont le recyclage est incertain. Entre 2010 et 2015, la capacité du parc mondial a plus que doublé. Elle atteint plus de 430 GW. Sur le seul continent européen, l'énergie éolienne assure 8 % de la consommation électrique. On estime qu'elle pourrait atteindre 13 % au sein des pays membres de l'Union européenne en 2020 – un chiffre d'autant plus important et intéressant qu'il faudra parvenir à 23 % d'énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie la même année en France. À l'intérieur de nos frontières, l'évolution constatée est pleine de promesses : 2,1 GW installés et 3 600 emplois créés !

À quoi faut-il s'attendre pour les prochaines années ?

Si elle est renouvelable et considérée comme plutôt économique, l'énergie éolienne reste plus chère que le nucléaire ou le thermique. Aujourd’hui, ce sont les subventions qui permettent d'assurer son financement. Cela pourrait néanmoins changer dans les prochaines années. En effet, les règles du jeu viennent tout juste d'évoluer :

  • D'une part, les acteurs de la filière doivent maintenant vendre l'électricité produite sur le marché de gros, afin de bénéficier d'un soutien via un complément de rémunération. Ils ne vendront plus directement leur électricité à EDF à un tarif bonifié.
  • D'autre part, 4 mécanismes de soutien made in France ont été validés en décembre par l'Union européenne. Les plus petits parcs, qui comptent moins de 7 éoliennes, bénéficieront toujours d'un complément de rémunération. Les autres devront passer par la case « appel d'offres », comme c’est le cas dans la filière solaire. L'objectif ? Tirer les prix vers le bas !

Le cadre réglementaire et financier de l'énergie éolienne semble évoluer dans le bon sens. Rendez-vous dans quelques mois pour constater les effets de ces décisions !

Source de l'image à la Une : Pixabay