Le stockage du GNL : comment ça fonctionne ?

Au maGAZine, nous nous sommes donné pour mission de vous expliquer tout... sur tout ! Du moins, tout ce qui a trait au gaz naturel. Ainsi, en matière de stockage de gaz naturel, nous vous avons parlé du stockage en gisement épuisé, en cavité saline, en aquifère et en cavités minées. Il nous reste à voir une technique de stockage assez différente des précédentes, puisqu’il s’agit là de stocker du gaz naturel sous sa forme liquide : le GNL. Comment est-ce que cela fonctionne ? Est-ce que cela rencontre un grand succès en France ?

Sommaire

Comment fonctionne le stockage du GNL ?

Le stockage du GNL est particulier de par la nature même du produit qui doit être conservé. Il s’agit en effet de "transformer" le gaz naturel en un élément liquide, en le faisant passer dans une unité de liquéfaction, qui va lui faire subir quatre traitements successifs :

  • l’épuration, qui consiste à extraire le dioxyde de carbone du gaz naturel ;
  • la déshydratation, afin d’éviter la formation d’hydrates de méthane ;
  • le pré-refroidissement, à -30 °C ;
  • la liquéfaction dans des colonnes frigorifiques, une étape à l’issue de laquelle le gaz est entièrement liquide à pression atmosphérique et atteint une température de -161 °C.

Liquéfié, le gaz naturel prend beaucoup moins de place qu’à l’état naturel : 1 m3 de GNL correspond en effet à environ 600 m3 de gaz naturel ! De fait, les réservoirs de GNL sont installés près des terminaux méthaniers - afin de réceptionner et de stocker le GNL acheminé par navires - ou près des unités de liquéfaction. Il s’agit de grands réservoirs cylindriques verticaux, qui disposent d’une double paroi et d’une puissante isolation thermique, dans le but de maintenir le gaz à l’état liquide.

Les avantages et les inconvénients

Le premier avantage du stockage du GNL est le plus évident : puisqu’il s’agit d’un stockage aérien, l’endroit d’implantation ne dépend pas des conditions géologiques du site, contrairement, par exemple, au stockage en cavités salines ou minées. Comme l’ensemble du dispositif de stockage est "artificiel", sa maintenance est plus aisée : en cas de dysfonctionnement, il est plus facile de trouver d’où vient la panne !

Reste quelques inconvénients, souvent liés aux matériaux choisis pour isoler l’unité de stockage (encrassement, faible durabilité…). Une question financière, enfin : l’investissement initial pour la création d’un site de stockage de GNL est important !

Le stockage du GNL en France

Parmi les premiers pays à avoir importé du GNL, à la fin des années 1950, la France dispose actuellement de trois terminaux méthaniers, où sont stockés du GNL :

  • 2 terminaux à Fos-sur-Mer (Provence Alpes-Côte-d’Azur), à Fos Tonkin (capacité d’accueil de 150 000 m3 de GNL), et à Fos Cavaou (capacité d’accueil de 330 000 m3 de GNL) ;
  • 1 terminal à Montoir-de-Bretagne (Pays de la Loire, capacité d’accueil de 360 000 m3).

À noter : un autre terminal méthanier, à Dunkerque, devrait être mis en service dans les prochaines semaines. Il accueillera son premier navire dans l’été !

Source de l'image à la Une : Flickr (Alain Bachellier)