Qu’est-ce que la cogénération au gaz naturel ?

La cogénération au gaz naturel consiste à produire de façon simultanée deux formes d’énergie - la plupart du temps, de la chaleur utile et de l’électricité - au sein de la même centrale de production. Technique efficace d’utilisation des énergies fossiles et renouvelables, elle consomme 10 à 35 % d’énergie primaire en moins que les meilleurs outils de production séparés !

Sommaire

Comment ça fonctionne ?

La cogénération au gaz naturel fonctionne sur un principe très simple. Un moteur est raccordé à un générateur. Celui-ci produit de l’électricité. Ce faisant, il génère de la chaleur dans les cylindres, dans l’huile lubrifiante et dans les gaz d’échappement.

Celle-ci, dans un système de cogénération, n’est pas dispersée dans l’environnement, mais récupérée et convertie en énergie thermique à travers des échangeurs de chaleur.

Ainsi, un système de cogénération permet de créer de l’électricité et de la chaleur. Le tout à partir d’une seule source d’énergie - dans notre cas, du gaz naturel -, ce qui implique économies et réduction des émissions de CO2 dans l’atmosphère !

La situation en France

En France, l’ATEE (Association Technique Énergie Environnement) recense près de 900 installations de cogénération au gaz naturel en service. Celles-ci représentent une puissance électrique totale de 4,7 GWe - soit 4 % de la puissance électrique totale en France, et 20 % du parc de production d’électricité par voie thermique à flamme. Il existe quatre types d’installations, répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain :

  • Les chaufferies. On en compte 379 en France, pour une puissance totale de 0,5 GWe et une puissance moyenne de 1,4 MWe.
  • Les réseaux de chaleur. Au nombre de 237. Ils représentent une puissance totale de 1,5 GWe et une puissance moyenne de 6,3 MWe.
  • Les sites industriels. Ils sont 191, pour une puissance totale de 2,5 GWe et une puissance moyenne de 13 MWe.
  • Les serres maraîchères. On en dénombre 65, elles délivrent une puissance totale de 180 MWe et une puissance moyenne de 2,7 MWe. Petite particularité : outre la chaleur qui alimente les serres et l’électricité injectée dans le réseau, il est également possible de valoriser le CO2 capturé par photosynthèse.

 

Les installations de cogénération au gaz naturel se développent en France… mais elles sont moins nombreuses que dans le reste de l’Europe. L’Allemagne, par exemple, dispose d’un parc de cogénération total assurant 15,4 % de la production d’électricité nationale, contre 2 % en France. Il y a donc matière à améliorer la situation, d’autant que la technologie présente des avantages certains !

Vers un doublement du parc de production ?

La cogénération au gaz naturel est une solution d’avenir, notamment en ce qui concerne la transition énergétique. Elle consomme, selon les dernières études, 10 % à 35 % d’énergie primaire en moins que les meilleurs outils de production séparés ! Elle permet par ailleurs de réduire sensiblement les pertes de chaleur, en particulier en matière de production d’électricité. Enfin, elle présente une augmentation de la fiabilité et de l’autonomie par rapport aux formes d’approvisionnement électrique traditionnelles.

C’est pourquoi la filière ambitionne de doubler le parc de production à l’horizon 2025, afin de porter la capacité installée à 10 GWe. Dans ce cadre, l’abaissement de la part du nucléaire dans la production d’électricité, exigé par la Loi sur la transition énergétique, sera compensé notamment par le développement du thermique au gaz. Pour cela, la filière devra atteindre la rentabilité d’ici 2017. Ce qui ne sera pas possible, selon l’ATEE, sans un renouvellement du mécanisme de soutien.

La cogénération est incontestablement une filière d’avenir, à condition que les pouvoirs publics accompagnent son développement.

Source de l'image à la Une : Flickr (Tony Webster / Kendall Cogeneration Station)